Inauguration de l'espace Vincent Delpuech

Christian Burle, maire de Peynier, a inauguré le samedi 4 septembre dernier l’espace Vincent Delpuech, situé à proximité immédiate de l’avenue Mireille, en dévoilant le buste représentant l’ancien sénateur-maire de Peynier.

C’est en présence du Conseil Municipal, des élus de la région, de la famille de Vincent Delpuech et de deux invités prestigieux : Maryse Joissains, députée-maire d’Aix-en-Provence et Jean-Claude Gaudin, maire de Marseille et vice-président du Sénat que le maire de Peynier a inauguré l’espace Vincent Delpuech en hommage au travail accompli par un de ses prédécesseurs. Nous devons à l’ancien maire de Peynier la mise en place du groupe scolaire Jean Jaurès, la construction de la première station d’épuration du village, ou encore la création de ce qui deviendra plus tard la zone industrielle de Peynier – Rousset.

Qui était Vincent Delpuech ?

Homme politique Français, Vincent Delpuech est né le 5 avril 1888. Il fut journaliste, puis directeur du Petit Provençal, journal auquel il donnera un nouveau souffle en multipliant les pages spéciales sur le sport, la culture, faisant du quotidien l’un des plus importants supports de presse du Sud-Est de la France dans l’entre deux guerre. Maire de Peynier de 1934 à 1965, il a été sénateur des Bouches-du-Rhône de 1939 jusqu’à sa mort en 1966. Cet homme politique de terrain a été le premier a jeter les bases de l’intercommunalité dans l’Est du département.

Revenant sur la polémique lancée sur quelques blogs Internet sur le passé politique du directeur du Petit Provençal, Maryse Joissains a débuté son allocution en s’adressant en ces termes à la famille de Vincent Delpuech : « je vous présente mes excuses au nom de la République » et précisant le rôle de Vincent Delpuech au Parti radical « à un moment trouble de la République, il a continué à exercer ses fonctions dans l’honneur ». Jean-Claude Gaudin a quant à lui longuement évoqué son amitié pour Vincent Delpuech, soulignant que le sénateur-maire de Peynier n’avait bien évidemment pas été le seul à voter, en 1940, les pleins pouvoirs au maréchal Pétain. « Henry Tassot, maire de Marseille, l’avait fait et ça n’a pas empêché que sa statue soit installée place de Lenche à Marseille ! Tant d’années après, nous savons qu’il peut y avoir des zones d’ombre dans la vie humaine. Et peut-être plus encore dans des périodes où la République est mise entre parenthèses ». Jean-Claude Gaudin a par ailleurs rappelé les jugements qui ont réhabilité Vincent Delpuech (nous vous proposons des extraits ci-après) et redit son admiration pour celui « dont nous sommes tous les héritiers politiques ».


Archives départementales des Bouches-du-Rhône, centre de Marseille, PHI 103 759 : Journal Officiel de la République française. Lois et décrets. 22 novembre 1946, 78e année, n° 273, p. 9819.

« Vu la décision du 25 octobre 1946 par laquelle le jury d’honneur a jugé recevable la demande de M. Delpuech (Vincent), ancien sénateur des Bouches-du-Rhône, tendant a obtenir la révision de la décision susvisée par laquelle le jury d’honneur n’a pas relevé l’intéressé de l’inéligibilité prévue par l’article 18 de l’ordonnance du 21 avril 1944 ;

Considérant que les documents et témoignages apportés par l’intéressé à l’appui des faits nouveaux invoqués par lui apportent la preuve de sa participation personnelle, continue et substantielle à la Résistance ;

Considérant qu’il a encouru des risques certains, notamment :

  • En soustrayant aux recherches de l’ennemi de nombreuses personnes grâce à l’usage qu’il a fait de ses pouvoirs de maire ;
  • En mettant à la disposition de multiples agents de la résistance et des nations alliées les puissants moyens de toutes sortes qu’il possédait du fait de ses fonctions dans la presse et en facilitant ainsi la réussite de missions et de liaisons de la plus haute importance ;
  • En fournissant à ces agents des renseignements tant d’ordre militaire que d’ordre politique d’un intérêt primordial ;

Considérant que les faits sus énoncés peuvent être considérés comme de nature à compenser le fait d’avoir été pendant l’occupation administrateur de journaux, fait qui continue à figurer à son passif sur le plan politique, en dépit des décisions de classement dont ont bénéficié deux de ses journaux qui ont fait l’objet d’une instruction judiciaire,

Décide :

M. Delpuech (Vincent) est relevé de l’inéligibilité prévue par l’article 18 de l’ordonnance du 21 avril 1944.

Fait à Paris, le 26 octobre 1946.

Le président du jury d’honneur

René Cassin »

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