Le philosophe Michel Onfray, qui a été reçu la semaine dernière par Maryse Joissains Masini, président de la Communauté du Pays d’Aix, maire d’Aix-en-Provence, a donné son accord pour porter, en tant que commissaire, le projet de l’exposition Camus organisée à Aix-en-Provence dans le cadre des manifestations de Marseille Provence 2013, Capitale Européenne de la Culture.
Auteur de L’ordre libertaire : la vie philosophique d’Albert Camus (Flammarion, 2012), Michel Onfray qui a également rencontré en début de semaine la fille du romancier, Catherine Camus, a soumis un projet et un synopsis centrés sur la vie et la pensée d’Albert Camus.
Cette exposition constitue le troisième volet d’un triptyque consacré à l’auteur de La Peste, l’Etranger ou La Chute et dont les deux premiers opus s’intitulent Camus et la couleur et Camus et les essais. Elle devrait débuter le 7 novembre, jour du centième anniversaire de la naissance d’Albert Camus.
Camus : l’homme révolté, titre encore provisoire, propose un regard sur les multiples facettes du personnage en élargissant le propos tel qu’il avait été initialement envisagé autour d’une inscription purement historique de sa vie et de son œuvre. Maryse Joissains Masini et Michel Onfray envisagent par ailleurs de pérenniser l’événement par l’ouverture à Aix-en-Provence d’un musée consacré à l’écrivain.
Sénateur, déléguée à la politique de la ville et à la Culture pour la ville et la Communauté du Pays d’Aix, Sophie Joissains qui assistait à l’entrevue avec Gérard Bramoullé, adjoint au maire et vice-président en charge des finances et du budget, se dit « très enthousiaste ».
« Michel Onfray est un amoureux de Camus. De fait, cela augure d’une exposition à la fois ambitieuse, vraie et sensible. Elle rend à la pensée de Camus et à Camus lui-même leur véritable dimension », s’est-elle réjouie à l’issue de la réunion.
Elle souligne par ailleurs que la ville d’Aix, dépositaire du fonds Albert Camus, « se prête parfaitement à ce projet ». « Elle saura être, j’en suis sûre, un écrin à la mesure du talent et du profond humanisme d’Albert Camus », a-t-elle ajouté.
L’ordre libertaire : La vie philosophique d’Albert Camus
Pour mettre fin à une légende fabriquée de toutes pièces par Sartre et les siens, celle d’un Camus « philosophe pour classes terminales », d’un homme de gauche tiède, d’un penseur des petits Blancs pendant la guerre d’Algérie, Michel Onfray nous invite à la rencontre d’une œuvre et d’un destin exceptionnels.
Né en Algérie le 7 novembre 1913, Albert Camus a appris la philosophie en même temps qu’il découvrait un monde auquel il est resté fidèle toute sa vie, celui des pauvres, des humiliés, des victimes. Celui de son père, ouvrier agricole mort à la guerre, celui de sa mère, femme de ménage (…) modèle de vertu méditerranéenne : droiture, courage, sens de l’honneur, modestie, dignité. La vie philosophique d’Albert Camus, qui fut hédoniste, libertaire, anarchiste, anticolonialiste et viscéralement hostile à tous les totalitarismes, illustre de bout en bout cette morale solaire.
Michel Onfray
Michel Onfray est né en 1959. Vingt ans professeur de philosophie dans un lycée, il a démissionné de l’Education nationale en 2002 pour créer et animer l’Université populaire de Caen. Il est l’auteur d’une cinquantaine de livres traduits dans plus de vingt-cinq pays.