Article publié sur le site Internet du journal La Provence le 26/05/2013 – Effort de pédagogie, hier matin à Mimet, pour expliquer les menaces qui pèsent, selon eux, sur leurs administrés.
Il en a plus que marre Georges Cristiani. Marre que l’immense majorité des maires des Bouches-du-Rhône, – 109 sur 119 – opposée au projet de loi créant une métropole marseillaise, ne soit pas entendue. Marre de passer pour des opposants systématiques et stériles alors qu’ils ont bâti un projet alternatif « qui tient la route ».
Un cours magistral sur les conséquences qu’engendrerait le vote du projet de loi sur la réforme territoriale
Hier matin, c’est donc dans son fief de Mimet, « le toit du département » que Georges Cristiani a une nouvelle fois réuni les opposants à la métropole imposée. Et invité la population à un cours magistral sur les conséquences qu’engendrerait le vote du projet de loi sur la réforme territoriale.
Sur la place de Mimet, Georges Cristiani a affiché le projet de loi. Prenant à témoin l’assistance, il le démonte point par point : là il compare la dette par habitant de Marseille et de Mimet (« 3000€ contre… 72€« ) ; ici le taux de la taxe payée par les entreprises de MPM et celles du pays d’Aix (« 32 % contre 26 % ») ; là encore les taux de la taxe d’habitation entre sa commune et la cité phocéenne (« 13 % contre 27 % »).
« C’est grave de le savoir, c’est encore plus grave de ne pas le dire à la population, a-t-il lancé. Si la loi est votée, nous devrons aligner sur la fiscalité marseillaise celle des 109 communes dont les représentants -nous-, élus par les citoyens -vous-, se prononcent contre ».
À la tribune, les maires se sont succédés, prenant bien soin de souligner l’unité de leur positionnement
Michel Amiel, maire des Pennes-Mirabeau, bétonne l’argumentaire : « Nous nous battons contre une technostructure bien trop éloignée des citoyens. Seul l’Etat, et non les petites communes voisines, peut sauver Marseille via une aide financière massive. À Lyon, cela fonctionne, disent certains. Mais Lyon distribue les richesses tandis que Marseille partage la pauvreté. »
Christian Burle, le maire de Peynier en vient à l’essentiel : la mo-bi-li-sa-tion : « La commune, qui risque de disparaître, mérite que vous vous battiez pour elle. Oui, c’est à vous de vous battre et nous, élus, nous comptons sur vous pour le dire haut et fort autour de vous. Et de le dire notamment aux Marseillais ».
Mais Georges Cristiani le sait, il faut encore convaincre, balayer les arguments adverses, de « ceux qui veulent nous cantonner à une opposition stérile ».
Un projet alternatif concocté depuis des mois
C’est pourquoi le maire de Mimet a également affiché le projet alternatif concocté depuis des mois.
« Nous démontrons une capacité à proposer, a-t-il dit. Et nous ne lâcherons rien tant qu’on voudra nous priver de notre droit des sols et de nos finances. Le projet pour Paris est un projet sans fiscalité unique. Celui pour Marseille, si. Pourquoi deux poids deux mesures ? Pourquoi le gouvernement a-t-il nommé ici un ‘préfet métropole’, un préfet d’exception s’il ne s’agit pas d’une loi d’exception ? On se croirait sous Napoléon ! Mais qu’ils se méfient, ceux qui s’imaginent toujours sous Napoléon. Qu’ils n’oublient surtout pas Waterloo… ».
Nicolas Rey