Le 15 décembre dernier, l’eau de Peynier a jailli du forage d’exploration lorsque celui-ci a atteint la profondeur de 470m !
Un peu d’historique…
Lorsque l’on traverse les magnifiques vignobles de la vallée de l’Arc entre Rousset et Peynier, on a peine à croire que ce territoire est riche d’un passé minier qui a accompagné la révolution industrielle du début du XXème siècle.
En 1908 la Compagnie des Mines de l’Arc, qui a obtenu un concession pour l’extraction du charbon, se lance dans le creusement d’un premier puits d’exploitation. Le puits est situé sur la commune de Peynier, en bordure de la voie ferrée Gardanne-Trets.
Que nous reste-t-il de cette épopée minière ? Après dix ans de travaux, le 9 décembre 1918, la mine de Peynier est noyée par des venues d’eau impossibles à maîtriser et la compagnie d’exploitation renonce en 1925 à sa concession. Les élus de Peynier n’ont jamais oublié cette aventure – pourtant largement ignorée – qui aurait pu faire basculer le destin de leur territoire communal.
Et aujourd’hui ?
Aujourd’hui, la préoccupation de la commune de Peynier est de tout faire pour tenter de réduire le prix de l’eau potable. Or dans notre commune la plus grande part du prix de l’eau est représentée par les achats d’eaux brutes à la Société du Canal de Provence et à la potabilisation de ces eaux.
Dans ce contexte, il apparaît pertinent de lancer une campagne de forage pour aller exploiter non plus du charbon mais l’eau profonde du sous sol qui a imposé l’arrêt de l’exploitation minière. La tâche n’est pas simple car si l’eau existe de façon certaine dans le sous-sol du territoire communal, elle se situe à très grande profondeur (400 à 500m) et les forages pour l’atteindre vont donc relever de techniques industrielles complexes et coûteuses.
L’idée a fait son chemin malgré les obstacles et en mai 2013, les communes de Peynier et Rousset ont décidé, par une délibération conjointe de leur Conseil Municipal, de s’engager solidairement dans l’aventure d’une recherche d’eau potable. Ici le terme « solidaire » prend tout son sens dans l’équation du partage : la mise en commun spontanée des moyens propres et, pour chaque commune, 50% des dépenses et 50% des recettes.
Un beau cadeau de Noël : le 15 décembre 2013, le forage d’exploration de gros diamètre (DN 600) a atteint la profondeur de 470m… et l’eau a jailli !
L’aquifère rencontré est particulièrement puissant : plus de 350 m3/h, soit le débit maximal possible compte tenu du diamètre du forage ; ceci représente près de 10 000 m3/jour, de quoi alimenter plus de 25 000 habitants !
Les perspectives de cette réussite ?
Dès le début de l’année 2014, le forage, après une période d’essai et développement, sera équipé d’une pompe capable de refouler 350 m3/h. Viendra ensuite la phase des autorisations administratives auprès de l’Agence Régionale de Santé Publique et l’enquête publique. Durant la période d’instruction (environ 1 an), les communes réaliseront les équipements d’exploitation et les conduites de raccordement vers les réseaux existants. Dans le même temps, il sera créé entre les deux communes une Société Publique qui pérennisera l’exploitation de la ressource au profit des communes membres.
L’eau sera-t-elle de bonne qualité ?
De façon certaine, oui. L’eau captée apparaît d’excellente qualité pour les usages domestiques.
Faut-il attendre une baisse du prix de l’eau ?
Sans aucun doute, mais cette baisse apparaîtra dans la durée. En maîtrisant leur ressource en eau, la commune aura la garantie de la stabilité du prix et dans un second temps, la perspective de rallier d’autre collectivités de la vallée.
L’investissement global représente 750 000 € soit environ deux ans d’achats d’eau pour les 2 communes ; la rentabilisation sera donc rapide.
La ressource étant considérable, ce sont surtout les générations futures qui en profiteront pleinement. Un bel exemple de développement durable attaché à un territoire et à la valorisation de ses ressources.