Les élus du conseil de la Communauté du Pays d’Aix ont approuvé mardi en séance plénière l’achat par le musée Granet d’un lot de 11 œuvres destinées à enrichir les collections permanentes qui comptent déjà plus de 12 000 chefs d’œuvre. Après plusieurs années où Cézanne et l’art moderne, voire contemporain, ont été à l’honneur, l’effort porte cette année principalement sur l’art ancien, et sur le patrimoine aixois et provençal.
L’une des pièces majeures, la plus chère de ce lot, est une peinture à l’huile signée de Pierre Revoil. La toile datée de 1840, représente Louis XI recevant l’acte de donation de la Provence à la France, des mains de Palamède de Forbin.
L’artiste est intimement lié à l’histoire artistique d’Aix?en?Provence où il séjourna longuement à deux reprises. Le sujet, mettant en scène l’ancêtre de son ami le comte de Forbin, est typique de la peinture troubadour dont Revoil est l’un des meilleurs représentants. Il évoque l’épisode majeur de l’histoire régionale qui vit le rattachement du comté de Provence à la couronne de France en 1481. L’oeuvre a été proposée à l’achat pour un montant de 130 000 €.
François Marius Granet, qui a donné son nom au musée, signe pour sa part un dessin daté de la dernière année de sa vie, en 1849, représentant Saint Antoine abbé et destiné à une personnalité aixoise de l’époque, connue son excentricité et son originalité. Parmi les œuvres plus récentes, André Masson est l’auteur d’une aquarelle et gouache sur papier datée de 1952. Ce dessin est une étude pour l’opéra de Gluck que le festival d’Aix a donné la même année. Installé depuis 1947 au Tholonet, André Masson avait été sollicité pour réaliser les décors et les costumes de cet opéra, Iphigénie en Tauride, peu joué au XXe siècle.
Sur la liste de ces acquisitions figure également un dessin à l’encre sur papier de Jean Cocteau et daté de 1960. Poète et cinéaste, proche des grands créateurs de son temps, Jean Cocteau donnera, la même année, au Festival d’Aix, les décors et la mise en scène de La Voix humaine. C’est à l’occasion de sa présence à Aix qu’il dédicacera ce dessin.
Ces acquisitions permettent aussi au musée de combler certaines lacunes dans ses collections notamment en peinture et sculpture provençales des XVIIe et XVIIIe siècles. En témoigne La Vertu victorieuse des Vices, une peinture à l’huile sur toile du milieu du XVIIIe de Michel-François Dandré-Bardon. Issu d’une famille de la noblesse de robe aixoise, l’artiste est sans doute le plus important peintre provençal de cette période. Cette esquisse, récemment réapparue sur le marché, témoigne des éminentes qualités de composition et de coloris du peintre.
Le musée recevra en donation une douzième œuvre de Victor Prouvé, un pastel sur papier daté de 1909 et représentant le père du donateur, Etienne Spire, enfant. Le don s’inscrit dans le cadre d’une relation de confiance établie avec le donateur, résidant à Aix?en?Provence et neveu de Jean Planque dont la collection est mise en dépôt de longue durée au musée Granet.
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C’est le nombre de visiteurs enregistrés par l’exposition Chefs-d’oeuvre de la collection
Pearlman, Cézanne et la modernité qui a refermé ses portes le 5 octobre après 74 jours d’ouverture au public, soit une moyenne journalière de 1 554 entrées. Les étrangers représentent près d’un tiers des visiteurs (30%) parmi lesquels les Italiens, les Allemands et les ressortissants des Etats-Unis sont à égalité (14%). Viennent ensuite les Britanniques (12%), les Espagnols (6%) et les Belges (5%). Parmi les Français, deux tiers sont originaires de la région Paca dont deux tiers encore habitent le Pays d’Aix.
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C’est, en euros, le montant d’acquisition des 11 œuvres.
