Un atelier de confection a été mis en place par la Métropole au parc Chanot à Marseille. Cette opération vise à recruter une cinquantaine de personnes en recherche d’emploi pour réaliser une grande partie des masques « grand public » nécessaires aux habitants du territoire.
Dans le cadre du déconfinement, la Métropole Aix-Marseille-Provence et le Département des Bouches-du-Rhône se sont engagés à doter chaque habitant du territoire d’un masque en tissu réutilisable pour les aider à se protéger du COVID-19.
En lien avec l’entreprise Le Fil Rouge et le chantier d’insertion Insermode, un atelier éphémère de confection s’est installé pour quatre mois au parc Chanot de Marseille, plus précisément dans l’enceinte du palais de l’Europe.
Sur 1600 m², 50 couturiers, coupeurs, agents d’entretien, encadrants, chefs d’atelier produiront jusqu’au 30 août une part importante des masques « grand public » nécessaires aux habitants et aux acteurs du territoire.
Cette opération, lancée par la Métropole, vise à favoriser l’insertion et l’emploi local en confiant la confection des masques à des personnes en recherche d’activité. Elles sont recrutées via un contrat, CDD ou CDDI (contrat à durée déterminée insertion), établi avec l’usine textile Fil Rouge et le chantier d’insertion Insermode.
Toujours dans cet esprit de soutenir l’insertion sociale et professionnelle des publics en difficulté, afin pour répondre à un impératif sanitaire autant que social, les masques seront, ensuite, conditionnés au sein d’un Etablissement de service d’aide par le travail (ESAT).
Au cours des prochaines semaines, ce sont donc 1,35 million de masques en tissu qui seront ainsi remis gratuitement aux Provençaux par les deux institutions.
Annie Carrai, la directrice du chantier d’insertion témoigne
Annie Carrai, la co-fondatrice de Fil Rouge : « C’est une belle aventure, pleine de sens »
Directrice de cet atelier de confection créé en 2014 dans le quartier des Arnavaux, à Marseille (14e), Annie Carrai est le chef d’orchestre de l’opération qui se tient dans le hall du Palais de l‘Europe au parc Chanot à Marseille. Celle qui a une longue expérience dans le secteur du textile et de l’habillement a saisi l’opportunité proposée par la Métropole de concilier l’élan solidaire avec l’enjeu économique et social.
Comment prépare-t-on une opération de cette ampleur ?
Nous avons relevé le défi et mis en place un dispositif, pour fabriquer des milliers de masques, en une semaine. Alors qu’en temps normal, il aurait fallu des mois ! Il faut remercier et féliciter les services de la Métropole qui ont réfléchi et travaillé à nos côtés d’arrache-pied. Le projet a vu le jour en 8 jours, l’atelier s’est monté en 20 jours sur un site suffisamment vaste ! C’est une initiative locale et collective qui favorise l’emploi, par le biais du chantier d’insertion Insermode, et le made in territoire.
De quelle manière ont été effectués les recrutements ?
La Métropole souhaitait favoriser l’insertion et l’emploi local en confiant la confection des masques à des personnes en recherche d’activité. Soit, au total, 50 personnes en demande d’emploi en CDD dont 20 en Contrat à durée déterminée insertion. 400 personnes ont envoyé leur CV, 182 candidats ont été convoqués. Les gens se sont réellement mobilisés. Il y a eu un important élan de solidarité. Nous avons recruté des personnes venant de tout le territoire, de Marseille, Martigues, Aubagne, Vitrolles… Des hommes et des femmes. Des postes de couturières, d’agents de fabrication, à la coupe, à la finition, à l’emballage, d’agent d’entretien, de chef d’atelier, d’encadrants, de secrétariat ont été pourvus.
En quoi consiste le dispositif de fabrication des masques ?
Nous avons mis en place 5 équipes de fabrication et une équipe de visitage (contrôles des masques et finition du produit). Nous travaillons en respectant les 4 m² de distanciation sociale et les consignes sanitaires : détecteur de température, lavage de mains, masques, blouses, gants…55 machines à coudre ont été installées, nous en attendons encore une vingtaine d’autres. Les masques en tissus, lavables et réutilisables, sont en jersey et molleton à l’extérieur, coton et polyester à l’intérieur. De différentes couleurs, ils sont labellisés Afnor, autrement dit, ils répondent aux normes de la Direction générale de l’Armement.
Quel est votre état d’esprit au moment où l’opération démarre ?
Je suis heureuse d’œuvrer à ce projet. Il crée de l’emploi, donne une impulsion au savoir-faire local et redore le blason du secteur du textile. C’est une opération-vérité car il y a un enjeu sanitaire, économique et stratégique. C’est aussi une belle aventure, pleine de sens.