Rénovation des réseaux avec la technologie à LED, extinction partielle de l’éclairage public pendant la nuit, abaissement de la puissance en cœur de nuit, arrêt de l’éclairage ornemental des monuments, la Ville de Peynier présente ses mesures pour faire face à la crise énergétique.
Un été le plus chaud jamais enregistré en Europe, une crise énergétique annoncée comme étant la plus importante depuis les années 1970, une augmentation fin août de 15% des tarifs de l’énergie pour les collectivités (après une augmentation de 55% du prix du kWh entre juin 2022 et le prix constaté à même époque il y a un an)… La nécessité de la sobriété énergétique s’impose. Face au risque de pénurie, un effort national de sobriété à toutes les échelles doit se mettre en place.
900 points lumineux répartis sur le territoire communal
Le village compte 900 points lumineux alimentés par 34 armoires électriques et pilotés par autant d’horloges astronomiques qui permettent de programmer différentes plages d’allumage/extinction. A Peynier, comme dans toutes les communes, le premier levier d’action est de travailler sur l’éclairage public qui représente 20% des dépenses énergétiques de la commune et 25% des consommations d’électricité municipales.
L’éclairage public pèse lourd dans les dépenses énergétiques de la commune : en 2021, la facture s’élevait à 150 000€, soit en moyenne 40€ par an et par habitant. Cette année, dès le mois de juin, le budget prévisionnel (180 000 €) pour toutes les consommations de l’année 2022 était déjà dépensé dans son intégralité.
La flambée actuelle des tarifs de l’énergie, avec la hausse du prix du kWh, frappe pleinement l’économie de notre commune qui ne bénéficie pas, tout comme les autres collectivités locales, du bouclier tarifaire appliqué aux particuliers.
Quatre mesures fortes
Dans sa volonté de renforcer les actions en faveur de la maîtrise des consommations d’énergie, la Ville de Peynier est engagée depuis longtemps dans une réflexion autour de l’éclairage public communal.
Rénovation des réseaux avec la technologie à LED
Le premier axe de travail repose sur le remplacement des anciens systèmes d’éclairage par des solutions plus durables et très basse consommation (LED). Démarré depuis de nombreuses années, avec l’objectif de remplacer 100% des points lumineux de la commune, la municipalité poursuit son effort de rénovation de l’éclairage public avec 80 000€ de travaux réalisés chaque année pour le remplacement des lanternes au sodium par des lanternes à LED.
Cette année est programmée la rénovation des lanternes de l’avenue Jean Jaurès, de l’avenue Mireille, de la route de Puyloubier et de l’avenue Saint-Victor soit la conversion en LED de 61 nouveaux points d’éclairage public. La technologie à LED, posée systématiquement, offre des garanties intéressantes en termes de consommation et de maintenance. Le gain en énergie peut atteindre jusqu’à 80%. Entre 2018 et 2020, avec l’augmentation du parc LED de la commune, la consommation annuelle en kWh a baissé de 30%.
Extinction partielle de l’éclairage public pendant la nuit (Minuit/5h30)
Le second axe consiste à limiter l’allumage de l’éclairage nocturne. Une phase de test sera réalisée à partir du lundi 3 octobre (Quartier Saint-Anne et au Domaine Les Michels). Ce dispositif sera ensuite étendu à l’ensemble du territoire communal (hors centres historiques) dès le lundi 7 novembre 2022.
Le fonctionnement de l’éclairage public ne constituant pas une nécessité absolue durant la nuit sur une plage horaire peu fréquentée, l’éclairage public sera interrompu entre minuit et 5h30 du matin sur l’ensemble du territoire de la commune, à l’exception des centres historiques du village, du hameau Les Michels et du hameau de la Treille.
Abaissement de la puissance en cœur de nuit dans les centres historiques (23h/6h)
Le troisième axe consiste à diminuer l’intensité de l’éclairage public dans les centres historiques du village, du hameau Les Michels et du hameau de la Treille, là où l’éclairage sera maintenu toute la nuit.
Un dispositif (régulateur) intégré dans les lanternes à LED permet l’abaissement programmable de la puissance consommée par la lanterne. Ce dispositif a spécialement été conçu pour réaliser des économies d’énergie. De cette manière les lanternes, utilisées sur la commune, ont été programmées pour diminuer de 60% leur puissance entre 23h et 6h du matin. La transition d’une plage de puissance à l’autre se fait progressivement de manière à rendre transparente la variation à l’œil humain.
Arrêt de l’éclairage ornemental des monuments
Enfin, depuis le mois de juin, les éclairages des façades extérieures des monuments communaux ont été éteints. Ainsi la chapelle Saint-Pierre et l’église Saint-Julien ne sont plus éclairées le soir et la nuit.
L’extinction nocturne et la sécurité ? Un plus pour le ciel et la faune nocturne ?
L’extinction nocturne était une réalité dans l’immédiate après-guerre où la population savait que les « lumières s’éteignaient » à minuit. Avec la baisse du coût de l’énergie fossile et nucléaire dans les années 60, la plupart des communes ont pu se payer le luxe de maintenir l’éclairage toute la nuit. Toutefois, depuis une dizaine d’années, de plus en plus de communes ont pris le tournant de l’extinction nocturne.
Côté sécurité routière, dans le cadre d’une signalisation réglementaire, de nombreuses expériences ont montré que l’extinction nocturne n’augmente pas le nombre d’accidents. Au contraire, les automobilistes ont même tendance à réduire leur vitesse.
Dans la plupart des communes pratiquant la coupure nocturne, aucune augmentation des délits n’a été observée. Les effractions ont d’ailleurs lieu principalement en journée.
Quant à l’environnement, l’extinction nocturne induit notamment une moindre pollution lumineuse et rend l’observation du ciel étoilé plus facile. Elle permet aussi de moindres pertes pour la biodiversité. En effet les lampadaires constituent souvent de véritables pièges à insectes notamment les papillons nocturnes. Certains oiseaux sont aussi gênés par l’éclairage artificiel.